Produits de consommation : 80% de la demande camerounaise a été satisfaite par les producteurs locaux en 2021 (Minepat)
(Investir au Cameroun) – Selon les données que vient de révéler le Comité de compétitivité, structure spécialisée rattachée au ministère de l’Économie, qui sert d’interface entre les pouvoirs publics et le secteur privé sur les questions de compétitivité de l’économie nationale, la demande des produits de consommation au Cameroun (hors hydrocarbures) a été satisfaite de 20% par les importations en 2021. Ce qui laisse entendre que les producteurs locaux sont les véritables rois du marché camerounais dont ils ont contrôlé 80% des parts, cette année-là.
Les parts de marché des producteurs locaux étaient même plus importantes les années antérieures. « Le taux de pénétration des produits étrangers sur le marché domestique, qui s’est établi à 20% en 2021, est globalement sur une tendance haussière depuis 2017. Ceci traduit la difficulté des producteurs locaux à gagner davantage de parts sur le marché domestique, puisque dans le même temps les importations de biens de consommation finale ont augmenté », soutient le Comité de compétitivité dans un document sur la « situation des facteurs de compétitivité de l’économie camerounaise », présenté le 12 avril 2023 à Yaoundé, la capitale du pays.
Et le document de poursuivre : « sur le marché domestique, à l’exception du poisson où les producteurs résidents ont amélioré leur position compétitive en 2021, l’on note une stagnation de la part de marché des producteurs de maïs, et une baisse des parts pour les producteurs locaux de riz, de sucre et d’huile de palme brute. Pour ces derniers produits, la demande domestique est largement satisfaite par les importations ».
La question du riz et des produits pharmaceutiques
Dans le détail, révèlent les données du Comité de compétitivité, au cours de l’année 2021, un peu plus de 99% de la demande locale de maïs a été satisfaite par les producteurs locaux, les importations de cette céréale n’ayant été que de 22 à 23 000 tonnes cette année-là, apprend-on. Ces chiffres sont en total déphasage avec les plaintes des opérateurs de la filière avicole, par exemple. En effet, ceux-ci invoquent souvent les difficultés à s’approvisionner en maïs (70% de la provende) pour justifier la rareté du poulet sur le marché local à certaines périodes de l’année. « Ce n’est pas la disponibilité du maïs sur le marché local qui fait souvent problème. C’est le prix auquel cette céréale est vendue qui pose souvent problème aux aviculteurs », précise un cadre du Comité de compétitivité.
En 2021, révèle encore cette structure rattachée au ministère de l’Économie, 85,2% de la demande d’huile de palme brute au Cameroun a été satisfaite par la production locale, en dépit des importations de près de 100 000 tonnes effectuées pour satisfaire les raffineurs, qui estiment désormais le déficit structurel dans la filière à 160 000 tonnes chaque année. Au cours de la période sous revue, les producteurs locaux n’ont pu satisfaire que 56,5% des besoins en sucre, contre seulement 54% de la demande domestique du poisson. Pour ces deux derniers produits, apprend-on, respectivement 43,5% et 46% de la demande nationale a été importées.
Selon le Comité de compétitivité, deux principaux produits échappent presque totalement aux producteurs locaux. Il s’agit du riz et des produits pharmaceutiques. Le riz local n’a pu satisfaire que 19,2% de la demande nationale en 2021, contre seulement 5% pour les produits pharmaceutiques. Il a donc fallu recourir aux importations pour satisfaire la demande locale.
Brice R. Mbodiam